Tom Lüthi (5e) n’a pas dit son dernier mot

Plus de 2 secondes d'avance sur son premier poursuivant, très exactement 3,154 sur Thomas Lüthi (Garage Plus Interwetten): les écarts creusés par le champion du monde Moto2 lors des essais qualificatifs du GP de Malaisie, à Sepang, sont impressionnants. "Chapeau à lui", sourit Lüthi, qui semble être le dernier à pouvoir retarder le sacre du Français (l'Espagnol Alex Rins, le troisième homme encore en lice pour le titre, n'est que 23e sur la grille). Zarco et son équipe ont réussi le sans-faute dans des conditions très particulières, sur une piste qui a séché au fil des minutes, certains tentant même le coup de poker en montant un pneu slick à l'arrière en fin de séance. Loin du compte dans la première moitié de cette qualification - il a même figuré à un moment donné au 19e rang de la hiérarchie! -, Lüthi a parfaitement réagi pour s'assurer une place de choix au centre de la deuxième ligne. Dans le team carXpert Interwetten, la "perf" du jour est signée par le tout jeune Iker Lecuoana (16 ans), auteur du 17e chrono, pendant que Robin Mulhauser devait se contenter de la dernière place de cette séance difficile. Commentaire de Frédéric Corminboeuf, le patron de CGBM Evolution, la société qui gère les deux équipes suisses: "Cette qualification a été particulière et nous n'aimons pas particulièrement ces conditions mixtes. Tom a sauvé les meubles, une deuxième ligne, c'est bon pour la confiance, même si je me dois de féliciter Johann Zarco pour sa formidable pole. Iker a été très bon aujourd'hui, même si je l'ai un peu grondé à l'arrivée parce que, par deux fois, on lui a fait signe de rentrer à son stand. Nous étions décidés à tenter un coup en lui montant un slick à l'arrière, mais il n'a pas vu nos signaux. Dommage. Nous avons eu la même idée pour Robin, mais il ne se sentait pas assez en confiance pour faire ce pari."

Il a dit...

Thomas Lüthi (Garage Plus Interwetten, 5e) "Je suis très, très heureux de cette deuxième ligne, après mon début de séance compliqué. J'étais loin dans la hiérarchie, j'étais à la limite. Dans chaque virage, l'arrière menaçait de dépasser l'avant, il a donc fallu faire quelque chose. Et nous l'avons réussi en deux arrêts techniques. Ensuite, j'ai peu à peu trouvé mon rythme et j'ai préféré accumuler les tours; dans un premier temps, j'ai été choqué par le chrono de Zarco, mais je suis resté concentré. Pour revenir, il a fallu prendre des risques parce qu'à la fin, la roue arrière patinait énormément, mon pneu surchauffait. Mais bon, me voilà en bonne position pour le départ, reste à savoir quel temps nous attend: si c'est 100% sec, nous avons quelques bonnes idées et je suis persuadé que l'on retrouvera devant les mêmes pilotes qu'habituellement. Restera ensuite à voir comment s'useront les gommes au fil des tours."